Quand utiliser ce modèle de contrat de séparation de biens ?
Pour officialiser une vie de couple, plusieurs solutions sont possibles. Si le concubinage n’emporte presque aucune reconnaissance juridique, le pacte civil de solidarité (PACS) permet une union civile reconnue, mais le mariage reste le plus symbolique, par tradition culturelle.
Union civile par excellence, le mariage ne peut cependant être résumé à un unique régime juridique. En effet, si un couple choisit de se marier, il doit encore déterminer les modalités de ce mariage, c’est-à-dire le régime matrimonial qu’il souhaite choisir. Seuls certains aspects du mariage sont déterminés par la loi quoi qu’il arrive: il s’agit notamment des droits et devoirs posés aux articles 212 à 226 du Code civil (respect, fidélité, secours et assistance, communauté de vie,...).
Ensuite, le régime légal du mariage, la communauté de bien réduite aux acquêts, est celui qui s'applique à défaut de signature d’un contrat de mariage. Si le couple préfère en conclure un, il doit encore choisir entre la communauté universelle, la participation aux acquêts, et la séparation de biens.
Ce dernier régime est le seul régime matrimonial séparatiste, donc sans communauté de bien, ce qui signifie que les époux n’ont pas de patrimoine commun mais conservent en leur nom propre leurs biens personnels même achetés en cours de mariage. En conséquence, sauf exception (dette fiscale, dette de loyer), ils ne sont pas tenus aux dettes de leur conjoint. Bien que les dépenses relatives au ménage et aux enfants doivent être partagées (selon le principe de la contribution aux charges du mariage), ce partage peut être inégalitaire entre les époux. La séparation des biens simplifie le partage patrimonial en cas de divorce, mais l’époux qui n’a pas travaillé pendant le mariage pour s'occuper du foyer ou participer à l’activité de son conjoint est alors défavorisé. En cas de décès, ce régime séparatiste protège les éventuels enfants d’un précédent mariage du défunt, mais ne réserve pas une grande part d’héritage au conjoint survivant (sauf donation entre époux, aussi appelée donation au dernier vivant). En outre, legs ou successions reçus en cours de mariage ne sont attribués qu’à l’époux bénéficiaire, sans partage avec le conjoint.
Recourir à ce contrat de mariage est opportun lorsque vous souhaitez protéger votre patrimoine et celui de votre conjoint, par exemple en cas de patrimoine familial important. Ce contrat permet à chaque époux de préserver son patrimoine en conservant seul la gestion de ses biens personnels et en restant seul tenu des dettes qu’il contracte.
De plus, lorsque l’un des époux exerce une activité à titre indépendant, commerciale, artisanale ou libérale, le contrat de séparation de biens permet de protéger les biens de son conjoint des poursuites des créanciers liés à cette activité.