Introduction au congé du bail commercial par le locataire
Cette page est à jour de la loi Pinel du 18 juin 2014 et de la loi Macron du 6 aout 2015.
Le contrat de bail commercial est conclu pour une durée fixée au moment de sa signature. Pour autant, il reste possible d’y mettre fin, et cette possibilité est prévue pour le preneur comme pour le bailleur. En effet, le locataire peut demander la résolution du bail, soit à l’amiable, soit devant le juge, soit encore en mettant en oeuvre une clause résolutoire insérée au contrat et qui prévoit par avance les conditions de sa résiliation. En l'absence de résiliation par l’une des parties, le régime du bail commercial prévoit que le contrat fera l’objet d'une reconduction tacite à échéance. Afin d’éviter cette prolongation et de mettre fin au bail, il faut que le bailleur ou le locataire donnent congé à leur cocontractant. Ils sont soumis à des régimes légèrement différents face à cette possibilité.
Ainsi, alors que le bailleur ne peut donner congé à son locataire commercial sans exposer les motifs de sa décision, aucune obligation de cet ordre n’est mise à la charge du locataire. Cependant, une clause du contrat de bail commercial peut stipuler que le locataire qui procède à une résiliation anticipée du bail devra verser à son bailleur une indemnité.
Seul le locataire peut délivrer congé au bailleur, ou son mandataire. Dans les situations où il y a plusieurs preneurs, l’un d’entre eux seulement doit adresser sa demande de congé au bailleur, mais les autres titulaires du bail doivent dans ce cas lui avoir donné mandat à cet effet. De même, le congé n’est valable que s’il est donné à l’attention du bailleur ou de son mandataire légal ou conventionnel. Lorsque le local commercial loué appartient à plusieurs personnes, le locataire doit notifier chacun des co-bailleurs, à moins que l’un d’entre eux n'ait reçu mandat de leur part en ce sens.
Le locataire doit en outre respecter un délai légal pour donner congé de façon valable, ou un délai conventionnel s’il en a été fixé un, qui ne peut cependant être inférieur à la durée fixée par la loi. Aux termes de l'article L. 145-9 du Code de commerce, le congé doit en effet être donné six mois à l’avance au moins, et pour le dernier jour du trimestre civil. Autrement dit, le délai légal de préavis est de six mois. Quand la résiliation intervient avant la date d’expiration du bail, le délai de six mois ne tient pas compte du trimestre civil (par exemple si le congé est donné un 8 février, il prend effet un 8 août). En revanche, quand le congé intervient après prolongation tacite, le délai de six mois respecte le trimestre civil (ainsi, un congé donné un 8 février deviendra effectif un 30 septembre). Si le délai de préavis n'est pas respecté, le congé n’est pas invalidé, mais il ne peut prendre effet avant la fin de la période triennale suivante. (On parle régulièrement de périodes de trois ans en matière de bail commercial, car c'est souvent ainsi qu’il est découpé. C’est la raison pour laquelle il est parfois appelé « bail 3-6-9 ».)