Introduction au CDD
Régi par les articles L. 1242-1 et suivants du Code du travail, le contrat à durée déterminée (CDD) est une convention par laquelle un salarié s’engage à fournir une prestation de travail à un employeur, qui s’engage à le rémunérer en échange de cette prestation. Il s’agit donc d’un contrat qui détermine les conditions de la relation de subordination entre un employeur et un salarié. Pour autant, le CDD se distingue du CDI en ce qu’il ne peut être conclu que dans certains cas, soit de manière exceptionnelle, là où le CDI est le contrat de travail de principe. En effet, le droit du travail précise que le CDD ne peut avoir ni pour objet ni même pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanent de l’entreprise. Un CDD conclu en dehors des cas limitativement énumérés par la loi peut en effet être requalifié par le juge en CDI.
La particularité du CDD est donc qu’il est conclu pour une durée limitée. Cette durée peut être fixée par une date de fin de contrat ou découler de la réalisation de l'objet du contrat, et il est admis dans plusieurs cas qu’aucun terme certain ne soit fixé (notamment dans des cas de remplacement). Le CDD peut faire l’objet de deux renouvellements (depuis une loi du 17 aout 2015, au lieu d’une seule fois), mais la durée maximale renouvellement compris est limitée, et varie de 9 mois (attente de l'entrée en service d’un salarié en CDI) à 24 mois (remplacement en l’attente d’une suppression de poste, commande exceptionnelle à l’exportation, mission à l’étranger) selon le type de mission considérée. En outre, il existe une période dite de carence, durant laquelle, suite à la fin d’un CDD, il est interdit d’embaucher sur le même poste un salarié en contrat à durée déterminé ou en contrat de travail temporaire (intérim). La durée de cette période de carence est de la moitié du contrat précédent si celui-ci durait moins de 14 jours, ou du tiers de cette durée s’il était de plus de 14 jours. Cependant, le respect de ce délai d’attente n’est pas exigé dans tous les cas de recours au CDD. Si vous hésitez quant au délai de carence à respecter avant de pouvoir signer un nouveau CDD, ou pour toute autre question juridique, vous pouvez consulter un avocat spécialisé en droit du travail.
Le contrat de travail à durée déterminée ne peut en principe faire l’objet d’une rupture anticipée. Cependant, la loi l’autorise (articles L. 1243-1 et suivants du Code du travail) en cas d’accord entre employeur et salarié, suite à une faute grave ou lourde, dans les cas de force majeure, si le salarié se voit proposer une embauche en CDI dans une entreprise tierce, ou encore en cas d’inaptitude constatée par le médecin du travail. Le délai de préavis est alors calculé à raison d’un jour par semaine au prorata de la durée prévue du contrat (ou de la durée effectivement travaillée en l’absence de terme précis), dans une limite de deux semaines, sachant que le salarié peut être dispensé d’effectuer son préavis sur autorisation de son employeur.
En outre, le CDD peut comporter une période d’essai, mais celle-ci ne peut dépasser 1 jour par semaine dans la limite de 2 semaines pour les contrats de 6 mois ou moins, ou 1 mois pour les contrats de plus de 6 mois.