La différence entre salaire brut et salaire net est considérable. Il existe en effet un écart d’environ 20 % entre les deux. Il s’agit ainsi globalement de 23% pour le secteur privé, et de 15% pour le secteur public. Alors pourquoi une telle amputation du montant de votre salaire brut ? Quelle en est la teneur ?
Le calcul n’est pas toujours facile à faire ni à comprendre. En effet, les différents éléments du salaire brut varient selon divers critères. Il s’agit notamment de la catégorie socio-professionnelle (CSP), du montant de la rémunération, mais aussi du lieu d’exercice du travail ou encore de l’âge du salarié.
Pour vous éclairer, LegaLife a donc analysé les diverses composantes du calcul du salaire afin de vous aider à comprendre la véritable différence entre salaire brut et salaire net.
Table des matières
Quelle est la différence entre salaire brut et salaire net ?
Le montant du salaire est librement fixé entre l’employeur et le salarié. Ce sont en effet les deux parties au contrat de travail. Il est donc en principe le fruit d’une négociation où les montants sont évoqués en brut. Or, il n’est pas toujours évident pour le salarié de savoir quelle somme il recevra au final, en bas de sa fiche de paie.
- Le salaire brut est la somme totale que vous règle l’employeur, de laquelle il faut ôter différentes sommes : charges en tout genre, multiples cotisations, prix des tickets restaurant, etc.
- Le salaire net est à l’inverse ce que vous touchez effectivement à la fin de chaque mois de travail. C’est donc la somme qui vous est versée sur votre compte bancaire.
Il faut donc entendre par “net” un montant duquel ont été déduites les différentes charges et cotisations sociales, et auquel il faut ajouter les accessoires du salaire. Leur nature et leur consistance sont alors explicitées ci-dessous.
Quelle est la nature et la teneur des charges qui composent le salaire brut ?
Les charges patronales
Sur la fiche de paie, une colonne est réservée aux charges que paie l’employeur. Il s’agit de taxes assises sur les salaires, telles que :
- La taxe d’apprentissage, au taux de 0,68 %. Elle finance la gestion et le développement des organismes de formation et l’enseignement technologiques.
- La taxe pour la formation professionnelle des salariés. Elle varie de 0,55 % de la masse salariale pour les entreprises de moins de 10 salariés, à 1% pour les entreprises de plus de 10 salariés.
- La cotisation pour l’effort construction ou « 1 % logement ». Cette cotisation spécifique est à la charge des entreprises de plus de 20 salariés.
- Le forfait social à hauteur de 8 % lorsque calculé sur les cotisations patronales de prévoyance.
- La contribution au financement des organisations syndicales.
Il s’agit de charges salariales et patronales obligatoires, de cinq natures différentes :
1. Les cotisations URSSAF principales : assurance maladie, assurance vieillesse, aide au logement, couverture des risques du travail (accidents pendant les trajets, sur le lieu de travail, maladies professionnelles).
2. Les autres cotisations URSSAF : autonomie des personnes âgées ou handicapées par l’employeur, financement patronal des transports en commun, financement du régime des allocations familiales à la charge du salarié entre 3,45% et 5,25%, contribution sociale généralisée à la charge exclusive du salarié.
3. Les cotisations à l’assurance chômage qui sont déclarées tous les mois ou tous les trimestres, versées à l’URSSAF et gérées par l’UNEDIC.
4. Les cotisations de retraite complémentaire du salarié. Elles sont payées pour partie par l’employeur et pour partie par le salarié, et versées chaque trimestre pour les entreprises de moins de 10 salariés ou chaque mois pour les entreprises de 10 salariés ou plus. Elles sont de deux ordres :
- Pour les non-cadres, cotisation à l’Accro (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés).
- Pour les cadres, cotisation à l’Accro et à l’Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres).
5. Les cotisations mutuelle prévoyance obligatoires. Elles sont destinées à compléter les prestations de base prises en charge par la sécurité sociale. Attention ! Depuis le 1er janvier 2016, l’entreprise doit obligatoirement couvrir ses salariés par une mutuelle.
Les retenues sur salaire
Outre les différents postes de charges développés ci-dessus, le montant indiqué en brut sur la fiche de paie est également amputé de retenues que paie automatiquement le salarié.
Ainsi, lorsque l’employeur propose au salarié des titres-restaurant en en prenant une partie à sa charge, le montant restant à la charge du salarié est alors porté sur la fiche de paie. Il vient alors réduire le montant perçu effectivement en fin de mois.
Sont également mentionnées sur la fiche de paie les retenues issues d’avantages en nature. Il s’agit par exemple des pleins d’essence payés dans le cadre de l’utilisation d’un véhicule de fonctions.
Les gratifications accessoires au salaire
Tous les avantages en numéraire perçus par les salariés en cours d’exécution du contrat de travail sont considérés comme des éléments du salaire. Il s’agit ainsi des gratifications obligatoires telles que les primes de fin d’année, le 13ème mois et la participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise.
Selon l’existence et la nature de ces gratifications, elles apparaitront sur certaines de vos fiches de paie au cours de l’année, et viendront amputer ou gonfler votre rémunération brute. Elles auront donc nécessairement un impact sur votre rémunération nette.
Attention ! Ces gratifications sont optionnelles. Elles sont donc laissées à l’appréciation de l’employeur ou à l’existence d’un avantage garanti par la convention collective négociée avec les représentants syndicaux de l’entreprise.
Documents juridiques utiles
- Contrats de travail :
- Promesse d’embauche :
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