Un employeur est confronté dans le cadre de son travail à des questions de gestion qui ont une dimension humaine. De façon imagée, il ne suffit pas de faire fonctionner des machines ou de trouver des clients pour faire marcher une entreprise. Une grande part du rôle de dirigeant est en effet de gérer son équipe: comment encourager ses salariés tout en assurant la productivité de son entreprise?
Dans la fonction publique, l’avancement de grade est très strictement encadré. Dans le secteur privé à l’inverse, les règles ne sont pas précisément fixées quant à l’avancement des salariés. En effet, l’évolution de carrière de ses travailleurs dépend du libre pouvoir de direction de l’employeur. Il peut les évaluer régulièrement tant qu’il les prévient, et l’entretien professionnel obligatoire auquel il les convoque lui permet de suivre leurs progrès dans l’entreprise, mais rien ne l’oblige à accorder des promotions.
Le plus souvent, le salarié qui se considère en droit d’être promu, par exemple s’il travaille depuis des années dans la même entreprise sous contrat de travail à durée indéterminée et pense mériter un avancement, ou entend parler d’un ouverture de poste en interne auquel il pense pouvoir prétendre, doit prendre l’initiative de se manifester auprès de son employeur. Il peut pour cela lui faire parvenir une demande d’avancement, à laquelle l’employeur doit alors répondre.
S’il prévoit d’accéder à la demande de son salarié, l’employeur doit en premier lieu lui transmettre une acceptation d’avancement, avant de régler les détails pratiques nécessaires. Si au contraire l’employeur entend refuser la demande de son travailleur, il faut malgré tout lui répondre, et cette démarche peut être délicate, puisqu’il existe toujours le risque de décourager le salarié dans ses progrès.
En principe, l’employeur peut librement décider de promouvoir le salarié ou non, en vertu de son pouvoir de gestion et de direction. En effet, il est le seul arbitre du fonctionnement interne de son entreprise, et le ni le législateur ni le juge ne doivent en principe s’immiscer dans la gestion d’un société. Cependant, cette liberté de principe doit être exercée dans la limite de l’abus, mais aussi des règles relative à la discrimination, notamment homme-femme, dans le monde du travail.